Dance Fever

par Florence + The Machine

9.5
sur 10

Florence + The Machine a l’habitude de se faire attendre entre chaque album. High As Hope, le dernier opus, date de juin 2018. On vous annonçait il y a quelques mois le grand retour de Florence + the Machine avec King. Ce single était le premier morceau issu du cinquième album studio, Dance Fever, sorti ce vendredi 13 mai. On vous en dit plus sur ce nouvel opus, considéré par le groupe comme « un comte de fées en quatorze chansons ».

Dancing mania

L’album s’ouvre sans surprise sur son premier single, King dont l’efficacité n’est plus à prouver.

On enchaine ensuite sur Free, l’un des singles déjà issus de Dance Fever. Le rythme répétitif donne une intensité indéniable à la chanson. La succession rapide du refrain rend le rythme presque contagieux. « Picks me up, puts me down, picks me up, puts me down, chews me up, spits me out » . Le clip de Free est également remarquable. Loin des clips à l’univers plus mystique auxquels Florence + The Machine peut nous habituer, celui-ci est beaucoup plus terre à terre. Le morceau traite de l’anxiété, et le clip est plus que représentatif. Pour ce morceau, Florence s’est entourée de Jack Antonoff (qui a déjà produit pour Lorde, Lana del Rey, et bien sûr Taylor Swift). L’influence du producteur sur ce morceau est nette. On la retrouve d’ailleurs aussi sur le morceau suivant, sans doute l’un des morceaux phares de l’album: Choreomania.

Ce troisième morceau s’inspire du phénomène du même nom, la choréomanie, aussi appelée la manie dansante. Il s’agissait d’un phénomène de société observé à l’époque de la Renaissance, où des individus se mettaient subitement à danser de façon hystérique, jusqu’à l’épuisement ou jusqu’à se blesser. Florence Welch, en en entendant parler, s’en est inspirée pour Choreomania. Le rythme de plus en plus intense et dansant ainsi que les paroles du refrain prennent alors tout leur sens. (« I just keep spinning and I dance myself to death« ) . Après ces trois premiers morceaux, le titre de l’album Dance Fever est donc complètement justifié.

Le procédé de création et d’enregistrement de l’album aurait du débuter en mars 2020, mais a été retardé en raison de la pandémie. La création de l’album post-Covid démontre tout le désir de liberté de Florence Welch après cette période. C’est d’ailleurs le thème évoqué dans la plus calme et touchante Girls Against God. (« If they ever let me out, I’m gonna really let it out« ) . Le rythme redescend sur celle-ci, jusqu’au final de la chanson composé d’un couplet chanté intégralement a capella. La justesse et le calme dans la voix de Florence Welch apaise le rythme et transforme la fin de ce morceau en un instant de vulnérabilité où ce passage vient presque nous ensorceler.

Un album inspiré par l’horreur

Pendant toute la période de confinement, Florence Welch avoue avoir passé une bonne partie de son temps dans l’univers des films d’horreur. (Après tout, est-ce un hasard que l’album sorte un vendredi 13 quand on apprend ce détail?). Dracula, Midsommar, que d’œuvres cinématographiques d’horreur qui ont accompagné la chanteuse pendant cette période de pandémie. Et c’est une influence que l’on ressent nettement tout au long de l’album. Le premier morceau notable de cette inspiration est Dream Girl EvilFlorence Welch prend une voix suave presque digne du morceau produit pour la bande originale de Cruella.

dance fever

Pour la première fois dans la discographie du groupe, on retrouve des interludes à travers l’album: Prayer Factory et Restraint. Dans l’un comme dans l’autre, l’atmosphère d’horreur et d’angoisse est plus que palpable. Malheureusement, ces deux interludes sont très courts et s’estompent avant d’avoir le temps de réellement faire leur effet. Ils semblent presque ralentir le rythme de l’album.

Il est indéniable que certains morceaux pourraient sans difficulté avoir leur place sur Lungs, le tout premier album. Notamment Cassandra, mais surtout le morceau suivant: Heaven is Here, le second single. Le rythme plus qu’entrainant et les cris qu’on y retrouve rappellent des morceaux comme Howl ou comme le rythme de la culte Drumming Song. Ce morceau et ses percussions ressemble presque plus à une incantation qu’à une chanson.

Le morceau le plus troublant de l’album se trouve sans doute dans Daffodil. Celui-ci débute sur un cri de surprise, part sur une envolée presque lyrique avant de monter crescendo dans une surcharge de percussions de plus en plus rythmées. A propos de ce morceau, Florence Welch déclare: « Je l’ai écrit en plein milieu de la pandémie, et j’ai vraiment cru que j’avais peut être perdu la tête. Parce que le refrain, c’est juste moi qui dis « daffodil, daffodil » [jonquille, ndlr]. Et je me suis demandé s’il ne fallait pas que j’arrête » .

Un album porté par la voix de Florence Welch

Après ces divers morceaux plus ensorcelants, l’album revient sur My Love, le troisième single de Dance Fever. Celui-ci est le morceau le plus pop de Dance Fever, et clairement le hit de ce cinquième album. Après cet instant de pop, l’album s’achève finalement tout en douceur sur The Bomb et Morning Elvis. Ces deux morceaux en piano-voix comme on en a l’habitude clôturent l’album avec douceur. Et surtout, ils sont focalisés sur la voix de Florence Welch. Loin des percussions et des rythmiques entrainantes, ils sont là pour nous rappeler que l’instrument principal de Florence + The Machine est la voix de la chanteuse.

Comme toujours, la voix de Florence fait la force de tout l’opus. Capable de murmurer, ou de donner une férocité incroyable à sa voix, de tenir des notes d’une longueur inimaginable, ou bien de partir dans des envolées lyriques, la chanteuse nous prouve une fois de plus qu’elle est capable de tout.

dance fever

Ce qu’il faut retenir de Dance Fever

Malgré ses qualités, High As Hope (l’album précédent) était peut être le plus « oubliable » de la discographie du groupe. Dance Fever nous prouve que pour autant, la flamme de Florence + The Machine ne s’est clairement pas éteinte. Ce cinquième album est le plus varié produit jusqu’à maintenant, et nous apporte sans doute certains des morceaux les plus mémorables de l’histoire du groupe. Si Lungs a toujours été l’album qui définit au mieux le style du groupe jusqu’à présent, Dance Fever pourrait bien lui succéder. Bien que l’album semble quelque peu porté par ses singles, il contient tout de même d’indéniables pépites. Et surtout, ce nom d’album correspond parfaitement à Florence + The Machine. En effet, en live, on a l’habitude de voir Florence Welch s’emporter dans la danse presque comme si elle était possédée par celle-ci, courant pieds nus d’un bout à l’autre de la scène en virevoltant. Alors on a plus que hâte de découvrir cette Dance Fever en concert.

Florence + The Machine sera de passage à l’AccorArena de Paris le 14 novembre 2022. Et on vous conseille de ne rater ça pour rien au monde !

Tracklist
  1. King
  2. Free
  3. Choreomania
  4. Back in Town
  5. Girls Against God
  6. Dream Girl Evil
  7. Prayer Factory
  8. Cassandra
  9. Heavin is Here
  10. Daffodil
  11. My Love
  12. Restraint
  13. The Bomb
  14. Morning Elvis

Dance Fever

par Florence + The Machine

9.5
sur 10

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