V

par Havok

9
sur 10

Deux ans après Conformicide, Havok est de retour avec son cinquième album sobrement intitulé V. Des textes engagés, des riffs incisifs, des clins d’oeil aux papas du thrash et un nouveau bassiste !

Havok c’est un peu le renouveau du thrash metal. En plus de se mettre à dos Dave Mustaine publiquement pour une histoire de contrat inacceptable, voilà maintenant un peu plus de 10 ans que le groupe ne cesse de nous mettre des baffes à coups de revival grassement inspirés des papas mais toujours avec ce petit truc en plus qui te fait bien comprendre que tu n’as pas affaire à une pâle copie. Slayer te manque ? Je te présente Havok.

Fondé en 2004, Havok a sorti ce 1er mai son cinquième album intitulé V. Le teaser a commencé en février dernier sur Youtube où l’on découvrait enfin ce nouveau bassiste tant attendu, celui qui avait passé la dernière tournée avec le groupe dans une tenue noire, complètement masqué. Il s’agissait en réalité de Brandon Bruce. Pour révéler son identité, le groupe a réalisé une vidéo où ils simulent le casting du nouveau bassiste.
Celle-ci se termine par un subtil : « Ok, on a une dernière question pour toi. Est-ce que tu joues de la basse? » « Ça a quoi 4 cordes ? Ça peut pas être bien difficile » « Ok ! Bienvenue chez Havok! » « Qui ? ».

8 jours plus tard, le premier extrait de l’album a débarqué et c’est une gifle. Ça ne te fait penser à rien ?

V

11 titres (dont un interlude), 45 minutes et ça démarre de la meilleure manière qui soit. Ça te parle …And Justice For All ? Tu l’entends l’introduction de Blackened ? Voilà comment démarre V. Exactement de la même manière. 45 secondes plus tard t’es plus avec Metallica mais avec un mec qui a une voix entre celle de Tom Araya et Dave Mustaine, un truc un peu plus hardcore. Et puis y’a cette basse… Et cette double pédale.

V c’est encore un album engagé. On reste dans le thème favoris du thrash : on dénonce parce que c’est la merde. La technologie finira par nous tuer, il faut revenir au naturel, à l’état sauvage en tant qu’être humain, arrêter de se torturer l’esprit etc. Havok souhaite te faire vivre cette galette comme une paralysie du sommeil (Dab Tsog – le fameux interlude). Te faire comprendre que tu vis un cauchemar éveillé.

Pour ce faire, quoi de mieux que des claques à coups de basse, des riffs acérés, de la double pédale et des morceaux tout sauf linéaires qui te laissent complètement interdit ? Sur des titres de 4 petites minutes peuvent s’enchaîner 2 solos (Panpsychism), des parties entièrement dédiées à la basse (Betrayed by Technology) avec un break de malade mental, des morceaux ultra galopants qui finiront par ralentir pour te laisse planer (Merchants of Death), des titres taillés pour le live parce que les refrains sont géniaux (Ritual of the Mind et Fear Campaign)… En somme Havok te propose un buffet 100% trash. Peu importe le morceau, y’aura forcément une saveur qui te fera plaisir.

Trash is not dead ?

Les clins d’œil sont en effet nombreux. Tu vas retrouver des riffs qui te feront penser à Hit The Lights sur Fear Campaign, Angel of Death sur Phantom Force, Betrayed by Technology sonne comme un morceau de Megadeth, Panpsychism te fera penser à Ride the Snake, Ritual of the Mind commence comme la fin d’Orion etc.

Le revival est bien là mais la créativité qui l’entoure est dingue. Techniquement, V est une perle. David Sanchez à une voix qui te donne des coups de poignards, Reece Scruggs a des doigts de velours, Pete Webber des mollets d’acier et Brandon Bruce… est audible. Plus sérieusement, une basse qui s’entend sur du thrash ça reste un fait plutôt rare. Chez Havok non. Les 4 cordes ont toujours eu une place importante dans leur musique, loin de suivre la guitare, elles suivent ici leur propre chemin et avec ce premier album, Brandon Bruce a clairement prouvé qu’il n’était pas là par hasard.

Havok V album

V se clôture sur Don’t Do It. Un morceau qui parle du suicide, titre le plus long de l’album avec 8 minutes tintées de The Call of Ktulu. On découvre un nouvel aspect de la voix de David Sanchez un peu plus mélodique et sur un « goodbye to you » ça part pour 3 minutes sur une agression techniquement parfaite puis une petite douceur à coups de guitare sèche pour se terminer sur une note de piano. Une seule.

Tracklist :

1. Post-Truth Era
2. Fear Campaign
3. Betrayed by Technology
4. Ritual of the Mind
5. Interface with the Infinite
6. Dab Tsog
7. Phantom Force
8. Cosmetic Surgery
9. Panpsychism
10. Merchants of Death
11. Don’t do it

V

par Havok

9
sur 10

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